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un film de Romed Wyder

«Dawn», relecture impeccable de Wiesel

par Pascal Gavillet

www.tdg.ch

Le Genevois Romed Wyder traîne ce projet depuis des années dans sa besace.

Un huis-clos nocturne et un cas de conscience inextricable. L’action se déroule en 1947 et est tirée d’un célèbre roman d’Elie Wiesel, Nobel de la Paix. Déjà adapté en 1985 par Miklos Jancso, mais les copies du film semblent perdues, Dawn (L’Aube) se centre autour de cinq personnages. Quatre compagnons d’armes et un jeune homme qui doit dépasser ses conflits pour s’engager dans la lutte armée. D’un moment charnière de l’Histoire contemporaine – le combat pour la création d’un état juif en Palestine -, Wiesel traçait une manière d’épure. C’est dans cette direction que le Genevois Romed Wyder a conçu son film. Des hommes, quatre murs, l’obscurité et la peur, la poussière et la fatigue, une folie parfaitement contenue, des destins qui semblent se jouer, hic et nunc. Dans une telle partition, la direction d’acteurs se doit d’être impeccable. Et Wyder gère parfaitement son groupe. Les observe tout en les filmant. Montre la naissance de la conscience politique et le déterminisme de l’individu confronté au dilemme du choix. Le cas particulier devient abstraction, l’universel se dessine. Joël Basman, qu’on vient de revoir au festival de Berlin dans l’excellent Als wir träumten, est tout bonnement formidable. Hanté. Comme ses partenaires. Ce projet, il y a des années que Romed Wyder le traîne dans sa besace. Il y a un an, il l’a dévoilé à Soleure. Aujourd’hui, le film est à l’affiche. Il ne faut surtout pas le manquer.